Quoi de tout cela dans un ensemble de 50 à 90 communes de 40.000 habitants ? Sur plusieurs CDC, sur plusieurs circonscriptions, sur plusieurs arrondissements, quelle sera la valeur ajoutée d’un élu qui aura perdu le contact avec ses concitoyens ? Un élu qui inéluctablement n’aura qu’une vision globale des problèmes, qui deviendra un parlementaire bis ! Soyez persuadé que cela ne contribuera pas à réconcilier le peuple avec ses élus !

J’ai beaucoup de mal, Monsieur le Président, à croire que vous souteniez cette transformation du Conseiller Général en Conseiller Départemental. Ce dernier, titulaire d’un mandat vidé de sa substance -et encore une fois je ne parle que de ce que je vis : le monde rural – aura quelle utilité ?

Cette nouvelle délimitation cantonale porte en germe la chute de la représentation des territoires ruraux dans le futur Conseil Départemental. Avec cette réforme, il ne restera plus que 17 cantons ruraux sur 41 précédemment. Ce découpage donne une prime sans précédent à la représentation des villes et des agglomérations au détriment des campagnes. Cette survalorisation des zones urbaines aura des conséquences lourdes sur les politiques qui seront menées dans le futur Conseil Départemental, notamment en matière d’aménagement du territoire (rappelons que la voirie départementale est située à 95% en zone rurale). Par ailleurs, les bénéficiaires de l’APA sont majoritairement situés dans les campagnes et le maintien à domicile de nos aînés faisait partie jusqu’alors de nos priorités. Dans un vaste territoire de plus de 50 communes, comment s’organiseront les services d’aide à la personne à l’autre bout du nouveau canton distant de près de 60 kilomètres et situé à une heure de route ?

Cette réforme n’est qu’une pièce d’un puzzle qui est la première étape conduisant à la disparation de nos communes ensuite. En nous noyant dans un vaste ensemble, nous serons dilués, dissous, fondus : c’est la mort du monde rural, dans, comme le souhaite Monsieur le Député Philippe PLISSON, une CDC d’arrondissement ou comme le souhaite Monsieur le Député Gilles SAVARY, dans un SCOT départemental.

Tout ceci, Monsieur le Président, est tellement loin de l’idée que nous avions de votre action durant les décennies à la tête de ce département, que nous n’arrivons pas à croire que vous puissiez, vous Philippe MADRELLE, y souscrire.

Et de grâce, Monsieur le Président, ne nous dites pas que la réforme du gouvernement précédent était bien pire. J’entends sonner le glas de l’enterrement de la ruralité. C’est peut-être une évolution inéluctable. Je le regrette et ça ne vous ressemble pas.

Je vous remercie de votre attention.