Pour reprendre le sujet à l’origine, il faut se souvenir que depuis la loi de 2004, et dans les faits depuis 2007, les agents de service des collèges (ex-ATOS, devenus ATTEE) n’ont plus l’État pour employeur mais le Département. Celui-ci n’était évidemment pas demandeur, mais cette responsabilité nouvelle l’a contraint à analyser de plus près une affaire qui concerne 5 000 élèves consommateurs répartis dans 104 collèges. « Nous nous sommes aperçus qu’une extrême hétérogénéité régnait dans le domaine de la restauration », explique Jacques Respaud, vice-président chargé des ressources humaines et du dialogue social pour les 6 700 employés de la collectivité départementale. « Par exemple, certains collèges fournissent des repas à des écoles qui relèvent des communes et d’autres ne servent rien le mercredi. ».

Ce sujet ne fait pas l’unanimité des les rangs de la majorité. Loin s’enf aut. Lors d’une assemblée plenière une délibération concernant la restauration dans les collèges a été retirée de l’ordre du jour subreptissement… C’est une signe. Il y a des débats que la Majorité ne tient pas à avoir en public…

A plusieur reprises Jean-Jacques Paris (Groupe Majoritaire – Bègles) est intervenu en séance pour dire combien il trouvait abérant les prix pratiqués dans certains collèges de la CUB qui s’approvisionnent pourtant dans les mêmes cuisines centrales.

A mon humble avis, la volonté d’imposer un tarif unique en Gironde est aussi, pour le moins contestable, j’ai eu l’occasion de la dire en commission des finances. Ne serait-ce que pour les collèges qui voient leurs tarifs augmenter… Il eut été préférable de recenser les bonnes pratiques dans les collèges les moins chers afin d’en faire profiter les collèges les plus chers, plutôt que de lisser les tarifs sans chercher à comprendre les raisons qui font l’écart.

D’après Sud Ouest, les syndicats Sud et CGT refusent la création d’un syndicat mixte sur la CUB : « Pour nous, il y a un réel danger de privatisation. Nous voulons rester dans le service public, clame Miguel Alonso, délégué de Sud. On vient à peine d’être transférés de l’État. Pour une raison obscure, on nous colle dans une structure dont on se demande si elle sera viable, alors qu’il n’y a jamais eu d’incidents toxiques dans nos cuisines. ». Ils ont raison d’être inquiets.

Quant à Jacques Respaud, il avoue qu’il improvise : « Nous n’avons pas encore réfléchi à tout. », puis il glisse à la presse : « La crainte de certains, c’est que leur statut change si la droite reprenait la majorité au Conseil général, mais nous n’en sommes pas là »… Quand les choses ne vont pas bien avec les syndicats on ressort l’épouventail : « Au secours la droite ». Tout cela ne vole pas très haut !

Nous avons dénoncé souvent l’improvisation totale du Conseil Général de la Gironde en matière de Gestion Prévisionnelle des Emploi et des Carrières. Cela a été notifié par la Cour des Comptes dans son dernier rapport. Ce conflit en est une preuve supplémentaire.

Yves d’Amécourt

Source : www.yves-damecourt.com