Pourquoi la « règle d’or » est indispensable

Yves_DALa règle d’or n’est pas une « stratégie électorale » comme le disent certains. La règle d’or c’est la promesse faite aux citoyens que le budget de l’Etat est à l’équilibre. La « règle d’or » faisait partie du programme électoral du candidat Nicolas Sarkozy. Elle était dans le programme des candidats UMP à la députation en 2007. Elle était inscrite dans le « livre programme » du futur 1er Ministre, François Fillon intitulé : « Les français peuvent supporter la vérité » !

Ne tombons pas dans la caricature ! Les socialistes sont en pleine primaire. Ils sont désunis. Le seul moyen qu’ils ont de trouver un soupçon d’union de façade, c’est de taper contre le gouvernement, contre Nicolas Sarkozy et contre notre 1er Ministre François Fillon.

Alors pour se faire rien n’est trop beau ! Ils essayent même de nous faire croire que la dette de la France a été constituée depuis 2007 ! C’est classique : quand le vase déborde, on accuse la dernière goutte.

Aussi, afin de sortir de la « machine à baffe », propre aux campagnes électorales, je vous recommande de relire le texte du rapport Pébereau sur la dette. Parce que ce rapport a été édité en 2006, avant l’élection de Nicolas Sarkozy.

N’est-ce pas François Fillon qui, quelques mois après son arrivé à Matignon, a dit lors d’une voyage en Corse : « Ne me demandez pas d’argent, car je suis à la tête d’un Etat en faillite ». Quelles ne furent pas alors les levées de boucliers des uns et des autres ? Les même qui aujourd’hui, comme le hollandiste Alain Rousset , hier, déclarait : « ce gouvernement a mis le pays par terre ! ». C’est incroyable !

Rappelons simplement qu’en 2005, lorsque M Pébereau a fait son rapport, il disait : « Depuis vingt-cinq ans, la dette financière des administrations publiques augmente sans cesse. Elle a été multipliée par cinq depuis 1980 et dépassera 1 100 milliards d’euros fin 2005. Elle est passée d’un cinquième aux deux tiers de notre production nationale annuelle en vingt-cinq ans. À cette dette financière s’ajoutent d’autres engagements de l’État, qui ne figurent pas aujourd’hui dans la dette publique mais doivent être pris en compte. L’évaluation de ces engagements est complexe, tout particulièrement dans le cas des retraites des fonctionnaires. L’application des normes comptables des entreprises privées aboutit, pour ces engagements supplémentaires, à un montant compris entre 790 et 1 000 milliards d’euros. »

Alors oui il nous faut faire des efforts. Nous n’avons pas d’autre solution. Pour notre génération –j’ai 43 ans-, et la suivante, l’effort sera double ! Avec la mise en place de « la règle d’or », nous allons payer pour 2 générations ! Car, dans le même temps, nous rembourserons la dette accumulée par la génération de nos parents, nous ne constituerons pas de dette nouvelle pour nos petits-enfants, tout en assumant les projets du pays. Tout cela ne se fera pas sans heurts.

Mais le travail qui est accompli par le Président de la République, par le 1er Ministre et par le gouvernement va dans ce sens : non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite (alors que selon le rapport Pébereau, entre 1982 et 2003, ce sont 300000 agents supplémentaires qui ont été recrutés soit +14%), réforme des retraites (la retraite à 60 ans arrive en tête des réforme qui ont constituer la dette de la France d’aujourd’hui, suivi de prêt par les nationalisations dans années 80), inscription de la règle d’or dans la constitution … Il y a emprunt et emprunt… Chacun comprend bien qu’un emprunt pour financer le fonctionnement, n’a pas la même utilité qu’un emprunt pour financer l’investissement, la recherche, l’innovation ! Diminuer notre budget de fonctionnement pour investir dans l’avenir, dans la recherche, dans l’innovation, voilà l’objectif.

Ne tombons pas dans l’angélisme. Des erreurs ont été faites. Le gouvernement est d’ailleurs revenu sur le « bouclier fiscal ». Il reviendra, par force, sur d’autres mesures prises avant la crise. Afin que la note de la France reste la même (AAA) et que la France puisse continuer à emprunter aux meilleurs taux du marché. (D’autres proposent de supprimer les agences de notation !)

Le Président de la République accompli un travail de grande qualité au niveau européen.

Ne nous y trompons pas, il y a dans le monde des établissements financiers qui souhaite que l’Euro (€) tombe, c’est notre monnaie. Il y même de tels kamikazes chez nous ! Qui aimerait se faire un nom sur la tombe de l’Euro !!! Certes, il y a encore du travail à faire pour que notre monnaie gagne en solidité : mise en place d’une fiscalité européenne, d’un gouvernement financier de la zone « euro », d’une solidarité des pays qui utilisent l’Euro, d’une « dette » européenne… Mais dans l’immédiat, ce dont nous avons besoin c’est de la solidarité des européens pour défendre notre monnaie. Parce que, sans jeu de mot, nous avons tous à y gagner !

La France s’est battu pour avoir le franc. L’euro est la fille du franc et du mark. Nous devons la défendre.

Alors oui, dans l’ambiance actuelle et pour défendre l’Euro, pour défendre notre monnaie contre une partie de la « world-company » nous devons faire plus d’effort encore dans la gestion de notre pays.

La réduction de la dette doit être notre priorité :

– Pour ce faire nous devons adopter la « règle d’or » afin que plus aucun budget de la nation, le plus tôt possible ne laisse apparaître un déficit.

– Nous devons revoir les procédures budgétaires et financières, car trop souvent dans nos collectivités, nos administrations, elles consistent à reconduire automatiquement les dépenses, sans examen d’ensemble de la légitimité des missions et de la pertinence des instruments utilisés. Voire à dépenser les sommes afin qu’elles soient reconduites l’année suivante…

– Nous devons poursuivre les efforts entrepris dans le fonctionnement de l’Etat (RGPP), dans dans le fonctionnement des collectivités, dans les régimes de protection sociale.

Dans l’immédiat, la règle d’or est une nécessité ! Le congrès doit la voter. Si le congrès ne la vote pas, selon moi, il faut la proposer, par referendum, au suffrage des français. Les efforts politiques et organisationnels des années qui viennent devront être de dépenser moins, d’une part, et de faire plus et mieux, d’autre part !

C’est ce qu’on appelle l’innovation ?

Retrouvez l’article d’origine d’Yves d’Amécourt