Sud Ouest : « Yves d’Amécourt à la recherche de cinq millions d’euros »

L’opposition UMP attaque l’exécutif sur « l’in-sincérité » du budget.

Entouré d’une partie de sa garde rapprochée, Philippe Madrelle va faire aujourd’hui le point sur les finances du Conseil général qu’il préside. Une opération sans doute décidée après l’offensive déclenchée par le chef de file de l’UMP au département, Yves d’Amécourt.

L’élu de Sauveterre-de-Guyenne vient en effet d’alerter le préfet et la Chambre régionale des comptes sur ce qu’il qualifie de « marques d’insincérité » dans le budget en cours d’exercice. Yves d’Amécourt cite ainsi en exemple une note distribuée par le directeur général de ses services, Gérard Marty, le 29 mars dernier, jour du vote des taux d’imposition, révélant que 5 millions d’euros « n’ont pas été budgétés pour l’ouverture de places dans les établissements sociaux. »

Selon l’élu UMP, de nombreux conseillers généraux, dont ceux d’opposition, n’ont pas été mis au courant et ont donc voté sans connaître la réalité du budget de A à Z. « Cela en dit long sur la façon dont l’exécutif considère l’Assemblée », rajoute Yves d’Amécourt, qui concède que 5 millions sur un budget d’un milliard ne sont pas de nature à ruiner l’édifice financier départemental.

Rien de scandaleux au contraire pour Gérard Marty, qui rappelle « qu’un budget doit s’adapter à la réalité. Quand le budget a été voté en décembre, nous ne connaissions pas encore le nombre de places à ouvrir dans les établissements sociaux. Nous faisons une prévision qui est ensuite ajustée lors du vote des taux ou lors du vote du budget supplémentaire. D’ailleurs, le préfet de Gironde n’a rien trouvé à redire au budget qui a été voté. »

Mais Yves d’Amécourt s’appuie aussi sur l’enveloppe votée en faveur des bailleurs sociaux à hauteur de 10 millions d’euros en décembre dernier et qui, selon lui, est ramenée à 5 millions. Il se réfère d’ailleurs à une lettre du 15 février du président de la Conférence départementale des HLM, qui déplore cette réduction.

« Là encore, explique l’élu UMP, l’Assemblée vote une somme que l’exécutif ne respecte pas ensuite. Ces 5 millions n’ont-ils pas servi à boucher le trou qu’évoquait Gérard Marty ? » Martine Jardiné, la présidente de Gironde Habitat, rétorque : « M. d’Amécourt ferait mieux de lire d’abord les délibérations. Nous sommes en contact régulier avec la Conférence départementale des HLM et son président, M. Picard. En raison de dates butoirs conditionnées par l’obtention de fonds européens, nous avons financé des opérations à Sainte-Eulalie et à Lormont et il ne nous restait plus que 3,5 millions d’euros auxquels nous allons proposer à la session plénière de juin de rajouter 1,5 million d’euros. »

Source : Sud Ouest du 10/06/13